Les mathématiciens ont payé, eux aussi, un lourd tribut dans la Grande Guerre, causant des pertes irréparables pour le monde scientifique.

René Gâteaux, fauché dès 1914

René Gâteaux voit le jour en 1889 à Vitry-le-François (Marne). Après avoir effectué ses études secondaires à Reims, il entre en 1907 à l’École normale supérieure. Grâce à une bourse obtenue en 1913, il se rend à Rome, où il suit les cours de Vito Volterra. Ce mathématicien francophile le pousse à étudier l’analyse fonctionnelle et le calcul différentiel. Gâteaux cherche à fonder une théorie de l’intégration en dimension infinie. À son retour en juin 1914, il rédige un mémoire dans lequel il définit une notion de différentielle d’une fonction de plusieurs variables en un point, plus générale que celle communément admise, aujourd’hui dénommée différentiabilité au sens de Gâteaux.
Alors qu’il projetait de retourner en Italie, il est mobilisé en août. Il est fauché le 3 octobre par une rafale de mitraillette à Rouvroy, au sud de Lens (Pas-de-Calais), alors que son régiment défendait le lieu lors de la « course à la mer ».
Jacques Hadamard reconnaîtra la qualité de ses travaux dès 1915 et lui fait attribuer le prix Francœur l’année suivante et, grâce à Paul Levy, ses manuscrits sont publiés à titre posthume.

Chez les Levi, le frère Eugenio


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