L'autoréférence n'est pas « pure ». Elle doit s'attacher à un objet, une situation, un concept... comme, ici, la production artistique, et plus particulièrement la photographie.

La photo autoréférente

Dès que l’on cherche à définir ce que pourrait être une « photographie autoréférente », plusieurs idées viennent à l’esprit. On pense d’abord à l’autoportrait d’un photographe, réalisé dans un miroir, avec l’appareil photo visible à l’image. De nombreuses occurrences se trouvent dans l’œuvre de Vivian Maier (1926–2009) ; aujourd’hui pullulent les egoportraits, ou selfies, réalisés dans des salles de bains.

 

 

Self-portrait. Vivian Maier, 1955.

 

 

Mise en abyme

Les catalogues, papier ou virtuels, qui affichent des appareils photo à vendre, neufs ou d’occasion, illustrent à leur manière aussi le thème de l’autoréférence. Quant à la célèbre photographie de Walker Evans (1903–1975), réalisée en 1934, elle fait l’unanimité : il s’agit d’une mise en abyme presque parfaite puisqu’elle représente, plein cadre, la modeste boutique d’un photographe (spécialisé en photos d’identité). Que dire alors du travail récent de Camille Fallet (né en 1977), lequel a reconstruit ladite boutique à l’échelle 1/2, puis re-photographié celle-ci et exposé le résultat ? Son emboîtement virtuose évoque bien le processus photographique lui-même – ainsi que toutes les questions touchant à la reproduction (dont le passage de la 3D à la 2D et inversement).

Enfin, les ... Lire la suite gratuitement