Contrairement à ce que son nom l'indique, l'épidémiologie est une discipline à considérer au sens large. Dans l'acception actuelle, son champ d'application a dépassé celui de l'étude des maladies infectieuses et peut s'élargir à toutes les pathologies humaines (maladies chroniques, génétiques, environnementales, comportementales, accidents…).

 

Cette discipline étudie deux grands axes :

descriptif, qui mesure les phénomènes de santé dans une population ;

analytique, qui recherche les causes éventuelles des maladies.

Lorsque l’on se livre à des études de phénomènes biologiques, il faut garder à l’esprit qu’ils ne sont pas dus au hasard. Ce n’est que la multiplicité du nombre de combinaisons possibles qui donne l’illusion du hasard. Ainsi les outils mathématiques, formalisés pour des évènements indépendants, doivent-ils conserver leur statut de modèles. Et les utilisateurs se garder d’une interprétation purement mathématique sans rapport avec la réalité du terrain.

 

 

Affirmer la réalité d’une épidémie

Dans son manuel Statistiques épidémiologie (voir la note de lecture en page 23), Thierry Ancelle rappelle la définition usuelle d’une épidémie : il s’agit de « la survenue de cas d’une maladie quelconque, dont le nombre est supérieur au nombre de cas attendus pendant une période de temps donnée et en un lieu donné ». Cette définition, volontairement floue, nous apprend l’auteur, dépend du type de maladie. « La survenue de deux cas de variole, en tout endroit du monde, serait à coup sûr considérée comme une épidémie à étudier d’urgence. Pour les maladies “fréquentes”, faisant l’objet de surveillance systématique, on exige le dépassement de seuils prédéterminés. » ... Lire la suite gratuitement