Au IXe siècle, al-Khwarizmi a rédigé un texte sur la résolution des équations, qui peut être considéré comme le premier traité d’algèbre. C’est son nom qui, déformé, interprété, donna naissance au mot « algorithme », et c’est l’al-jabr, l’une de ses techniques de résolution d’équations, qui donna naissance au mot « algèbre ». Dans ses écrits, pas de lettre, pas de symbole, et c’est cependant « de l’algèbre ». Les procédures sont justifiées par une démonstration géométrique. C’est ce pas de géant qu’il va falloir franchir, entre l’algèbre rhétorique et l’algèbre symbolique. François Viète est celui qui a permis ce saut et ouvert la voie aux successeurs, parmi lesquels René Descartes (1596–1650). En 1630, pour favoriser la diffusion de cette invention, le Sieur de Vaulezard traduira du latin l’œuvre majeure de Viète dans ce domaine, In Artem Analyticem Isagoge (« L’introduction en l’art analytique ») et l’intitulera la Nouvelle Algèbre de M. Viète.
Viète, la double vie
François Viète est né en 1540 à Fontenay-le-Comte ou à Foussais-Payré (Vendée). Il étudie au collège franciscain des Cordeliers (qui fut celui de Rabelais). Ses études de droit le conduisent à une carrière d’avocat. Remarqué pour ses qualités exceptionnelles, il sera conseiller de la famille de Soubise, et précepteur de Catherine de Parthenay, ...
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références
- François Viète, un mathématicien sous la Renaissance. Sous la direction d'Évelyne Barbin et Anne Boyé, Vuibert, 2005. Dossier « Les notations en mathématiques ». Tangente 166, 2015.