La vie d'un jeune Congolais à travers le prisme des mathématiques

Anne Boyé



Mathématiques Congolaises

In koli Jean Bofane
Actes Sud
2011
320 pages
8.7 €

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Humour, dépaysement, mathématiques et destin politique, on trouve tout cela dans l’inattendu Mathématiques congolaises. Célio, surnommé Mathématik, règle sa vie à l’aide de théorèmes et définitions trouvés dans un vieux manuel scolaire, le fictif « Abrégé de mathématique à l’usage du second cycle, de Kabeya Mutombo, édition 1967 ». Ce livre est le seul souvenir laissé par ses parents assassinés. Il est devenu sa bible.

Sur fond d’une peinture très noire de la violence, de l’injustice, de la faim, qui règnent alors à Kinshasa, on suit le destin de Célio. « Dans une inéquation du premier degré, lorsque l’on multiplie ou que l’on divise les deux membres d’une inégalité par un nombre autre que 0 : 1°) Si ce nombre est positif, l’inégalité subsiste ; 2°) Si ce nombre est négatif, l’inégalité change de sens. Ce qui dans l’absolu n’[est] pas terrible, non plus. L’inégalité est une plaie contre laquelle il faut lutter de toutes ses forces » explique-t-il à ses amis. C’est un livre foisonnant et drôle. On y découvre aussi, de façon réaliste et impitoyable, la vie quotidienne et les difficultés du Congo. « Nombres relatifs, équations réciproques, irrationnelles, numériques, calculs de dérivées. Théorème de Thalès, notions de trigonométrie […]. Dans le calme de sa chambrette, sous un éclairage dansant, Célio Matemona tournait doucement les pages de l’Abrégé de mathématiques. […] Mais tout cela n’était que littérature. Entretemps la Faim, au milieu de la population, gagnait du terrain, faisait des ravages considérables. »



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