En sciences, le hasard serait un aveu de faiblesse, un paradoxe, un domaine honteux ! Un aveu de faiblesse car, chaque effet ayant une cause, invoquer le hasard de l'occurrence d'un effet, c'est ne pas avoir établi un bon diagnostic de sa cause. Un paradoxe, car le hasard a ses lois, la plus célèbre étant la loi normale. Et ce serait enfin un domaine honteux car dédaigné des mathématiciens purs de la veine bourbakiste. Pourtant, le physiologiste britannique Francis Galton (1822–1911) écrivit son admiration de l'ordre qui naît du hasard : « Je ne connais presque rien d'aussi impressionnant que la merveilleuse forme de l'ordre cosmique exprimée par la Loi de fréquence des erreurs… Elle règne sereinement et avec retenue au milieu de la plus folle confusion. »
Par « Loi de fréquence des erreurs », on aura reconnu la loi normale. Depuis, la physique quantique a introduit un hasard nécessaire… et fondamental : Dieu joue aux dés. La loi normale a longtemps été dénommée loi de Laplace en France et loi de Gauss dans les pays anglo-saxons. Tentons un consensus en la dénommant loi de Laplace-Gauss, bien que les approches des deux mathématiciens soient différentes…
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