Les pourcentages, pour le meilleur et pour le pire


Bertrand Hauchecorne

Depuis l'Antiquité, on compare des données en simulant un effectif de 100. L'introduction des chiffres arabes a offert un rôle important aux pourcentages en amenant une vision claire et rapide de nombreuses données statistiques... à condition d'en avoir compris le mécanisme et de savoir compter !

l'effectif total à 100. Cela permet plus aisément de comparer différentes situations qu'avec des effectifs différents. L'empereur Auguste introduisit par exemple un impôt de 1% sur les ventes d'objets de consommation, connu sous le nom de centesima rerum venalium. Il faut cependant attendre la fin du Moyen Âge et l'essor du commerce pour voir leur usage se répandre. Ce n'est pas un hasard si cela correspond aussi à l'extension de l'utilisation des chiffres arabes en Occident. Si le choix de 100 est dû à la numération en base 10, l'appréhension rapide des données est facilitée par l'emploi de la numération de position.

 

Un nom et un symbole 

 

En français, le terme « pour cent » est parfaitement explicite. Ce n'est pas le cas dans d'autres langues, comme l'anglais (avec percent) ou l'allemand (avec Prozent) alors que 100 se dit respectivement hundred et hundert. Cette terminologie apparaît en fait en italien où l'on trouve l'expression per cento dès le XIVe siècle. Cependant, c'est souvent sous sa forme latine per centum qu'on le rencontre à cette époque. On trouve pour la première fois, dans un manuscrit daté de 1425, la notation p., le p étant l'abréviation de per et les deux petit rond désignant cento. ... Lire la suite