Les bookmakers n'aiment pas les probabilités


par Jacques Bair

Vu que les bookmakers s'efforcent d'évaluer les résultats de courses hippiques, on imagine aisément qu'ils font appel aux probabilités. De manière pour le moins étonnante, ce n'est pas le cas ! Une explication de ce paradoxe est fournie par une propriété mathématique des probabilités.

Les résultats des courses hippiques dépendent de multiples paramètres : forme des chevaux concurrents, efficacité des entraîneurs, valeur des jockeys en présence, distance du parcours, état du terrain, nature de la course (trot ou galop)… Néanmoins, les paris sur les courses hippiques sont assimilés par la loi française à des jeux de hasard. En effet, les arrivées de chevaux gagnants peuvent être considérées comme des phénomènes fortuits sur lesquels de l'argent est misé : la « glorieuse incertitude du sport » est vraisemblablement faite de nombre d'aléas, et parier sur des chevaux n'est sans doute pas plus déraisonnable qu'acheter un billet de loterie…

 

Pas de probas, des cotes !

Les preneurs de paris, ou bookmakers, évaluent les propensions à l'occurrence des évènements sur lesquels des paris sont engagés. Ils pourraient donc utiliser le concept de probabilité créé par des mathématiciens à cet effet… mais ils l'évitent, parce que cette mesure des propensions est additive (voir en encadré) !

 

De l'additivité des probabilités

Si E = {e1e2 en} est le référentiel d'une expérience aléatoire, une loi de probabilité est définie sur E lorsque :

• à chaque évènement élémentaire ei est associé un nombre P(ei) compris entre 0 et 1 ;

• P(e1) + P(e2) + … + P(en) = 1.

La probabilité d'un évènement ... Lire la suite


références

• Sport hippique et probabilités. Henri Breny, Nico 11 (revue éditée par le Centre belge de pédagogie de la mathématique), avril 1972.
• Dossier « Mathématiques et sport ». Tangente 168, 2016.