Le mélange des genres, une urgence en mathématiques


Bertrand Hauchecorne

Bien que des progrès aient été faits ces dernières années, les femmes sont sous-représentées dans la population des usagers des mathématiques, du lycée aux emplois à haute qualification scientifique. Quelle est l'origine de cette asymétrie ?

Jusqu’à la fin des années 1950, la place des femmes dans la majorité des emplois à haute qualification était restreinte à la portion congrue et cela semblait aller de soi jusque dans l’immédiate après-guerre, où le livre de Simone de Beauvoir le Deuxième Sexe (Gallimard, 1949) fut un bouleversement fondamental.
Depuis, les choses ont évolué et, même si cela reste encore inégalitaire, cet état de fait s’est profondément amélioré. Mais le domaine des mathématiques semble encore une pierre d’achoppement. Que ce soit dans les postes universitaires ou dans les études de haut niveau (comme les classes préparatoires ou les grandes écoles scientifiques), le déséquilibre est encore massif. Pourquoi ?

Le constat

Les travaux de Charlotte Chan (université du Michigan à Ann Arbor) se situent à l'interface de la théorie des nombres, de la géométrie algébrique et de la théorie des représentations.


La prise de conscience concernant les maths s’est affirmée dans les années 1980 ; la mixité des concours de l’agrégation et de l’entrée dans les écoles normales supérieures fut un révélateur puisque cette mesure, qui paraissait égalitaire, mettait en évidence un inquiétant déséquilibre. La réaction se fit sur différents plans. En France, des femmes se réunirent pour créer Lire la suite


références

Allez les filles, une révolution silencieuse. Christian Baudelot et Roger Establet, Le Seuil, 1992 (mis à jour en 2006).
Filles et mathématiques, déconstruire les mythes sur le genre. Elyès Jouini et Labex Louis Bachelier, Opinion et débats, janvier 2018.