L'un des pionniers de la révolution numérique en musique est le compositeur Iannis Xenakis (1922-2001). Si la musique a toujours eu une structure sous-jacente proche des mathématiques, cette synergie se concrétise avec un compositeur comme Xenakis.

Certaines de ses œuvres portent des noms faisant référence à des objets mathématiques, comme Concret PH (pour « paraboloïdes hyperboloïdes ») en 1958. Il fait appel, entre autres, à l’analyse combinatoire, à la théorie des groupes, aux probabilités et même à la suite de Fibonacci et se rapproche de la musique algorithmique. L’une de ses premières œuvres, Pithoprakta en 1956, est une transition entre la musique sérielle et une approche plus stochastique, c’est-à-dire faisant intervenir le hasard.

Sa formation d’architecte l’amène à associer formes graphiques et musique. En 1958, alors qu’il travaille avec Le Corbusier, il réalise le pavillon Philipps pour l’exposition universelle à Bruxelles, véritable architecture sonore destinée à accueillir le Poème électronique d’Edgard Varèse. Dans les années 1970, l’UPIC (Unité polyagogique informatique du CEMAMu) naît de la collaboration entre Xenakis et l’ingénieur Patrick Saint-Jean, le CEMAMu étant le Centre d’études de mathématiques et automatiques musicales créé par Xenakis. L’UPIC est un des premiers contrôleurs graphiques pour la musique numérique, il subira de nombreuses améliorations au cours du temps ; il est constitué d’une table graphique reliée à un ordinateur ainsi que de haut-parleurs. Lorsque le compositeur travaille sur l’UPIC, il associe en temps réel la saisie graphique et sa transcription musicale, et il ... Lire la suite gratuitement