Les Harmoniques
Gérald Tenenbaum
2017
224 pages
22 €
Le nouveau roman de Gérald Tenenbaum (voir Tangente 177, page 38) conjugue les deux passions de l’auteur : les mathématiques et la littérature. À l’occasion d’un congrès, quatre mathématiciens se retrouvent à Buenos Aires (Argentine). Xavier, Pierre, Jean-François et Daniel ont des rapports à leur discipline qui parfois s’opposent. C’est salutaire de rappeler, effectivement, que les mathématiques sont avant tout une aventure humaine, collective, offrant de multiples approches et points de vue.
Surtout, à travers vingt années de la vie de Pierre, chercheur très renommé, on revisite le thème des rendez-vous manqués, de l’absence, de la quête de l’être aimé. Le véritable point de départ de ce voyage existentiel entre la France et l’Argentine coïncide avec les attentats antisémites meurtriers perpétrés à Buenos Aires le 18 juillet 1994.
Qu’ont à voir les « harmoniques » chères à l’analyse de Fourier dans ce roman ? Les disparitions, défend l’auteur, « se répondent dans les harmoniques d’un vaste concerto silencieux ». Quant aux sentiments, « comme les ondes, [ils] peuvent résonner entre le fini et l’infini ».