L’Almageste est sans doute l’œuvre la plus célèbre de Ptolémée. C’est une œuvre mathématique que les savants arabes ont pu compléter par la lecture d’un autre traité, le Livre des hypothèses, aujourd’hui partiellement perdu en grec et dont la traduction intégrale arabe, du IXe siècle, n’a été découverte qu’en 1967. Ce texte, lui aussi mathématique, mais qui présente également des considérations physiques comme le principe des sphères emboîtées permettant de calculer les distances entre les astres, apparaît comme la source des mesures célestes que l’on trouve dans les traités d’astronomie arabe écrits dès le ixe siècle, puis dans les traités latins jusqu’à l’avènement de l’héliocentrisme. C’est donc un morceau d’histoire considérable que Guillaume Loizelet étudie en analysant finement les conceptions géométriques, à l’aide de nombreux schémas qui explicitent les raisonnements des astronomes, tout en précisant comment le texte circula au fil des siècles. Il offre, de plus, un panorama des conceptions astronomiques sanskrites et présente l’ensemble des textes arabes sur le sujet. Il traduit également un chapitre tiré d’un traité d’al-Bīrūnī qui commente le traité de Ptolémée et les traités sanskrits. C’est grâce à ce travail d’al-Bīrūnī que l’astronomie a connu un renouveau qui, peu à peu, la portera vers des conceptions modernes.