Des équations différentielles en oncologie


Daniel Justens

L'efficacité d'une chimiothérapie dans le traitement d'un cancer dépend de la gestion individualisée de son dosage. Pour l'adapter efficacement à chaque patient, le médecin doit résoudre une équation différentielle du premier ordre.

L'appellation « cancer » recouvre tout type de prolifération cellulaire anormalement importante au sein d'un tissu de l'organisme, qui finit par former une tumeur. Les cellules cancéreuses sont toutes supposées issues d'une seule cellule souche, génétiquement altérée, qui se divise indéfiniment de manière anarchique jusqu'à mettre la vie du sujet atteint en péril. Selon l'O.M.S., le cancer serait responsable de 15 millions de décès par an, soit un toutes les deux secondes environ. Dans le langage populaire, il est appelé crabe, ce qui, curieusement, se réfère à son étymologie. Le père de la médecine, Hippocrate (460–370 av. J.C.), diagnostiquant des grosseurs (ou tumeurs) chez certains patients, les nomma καρκινοι dont le sens premier est crabes. Le médecin romain Celse (env. 30 av. J.-C. env. 50 ap. J.-C.) traduisit le terme en cancer, signifiant effectivement crabe en latin. La cancérologie est parfois nommée oncologie. Le terme ογκο (littéralement masse) fut introduit par le médecin Claude Galien (130–200) pour désigner toute grosseur d'allure maligne.

 

Un traitement au cas par cas

Le cancer tue encore massivement. Face à cette hécatombe, il n'y a pas de cure miracle. Divers types de traitements ont été développés depuis des décennies. On distingue des traitements systémiques, agissant ... Lire la suite


références

Dominique Barbolosi,Repères IREM n°71 – avril 2008