Il est facile de céder au chant des sirènes qui discréditent le bac pour mieux pouvoir le supprimer. Une majorité dans le pays souhaite cependant garder ce marqueur d'"élitisme républicain".

Ne cédons pas à la tentation du renoncement. Le bac, qui a été beaucoup revu et corrigé depuis sa création, est encore susceptible d'aménagements et d'actualisations. Cet examen garde dans notre société de multiples fonctions. 

 

Une fonction sociale indubitable 

 

Depuis sa création sous sa forme actuelle par le décret napoléonien du 17 mars 1808, le baccalauréat est passé d'un « diplôme de bourgeoisie » (en ce sens qu'avoir son bac était synonyme de « passer du côté des bourgeois ») à un diplôme de base indispensable pour poursuivre une formation supérieure. Il est d'ailleurs un rite de passage reconnu par les élèves eux-mêmes et possède, dans une société manquant souvent de repères, valeur de symbole. Plus que ce rite de passage, le baccalauréat représente pour tous ceux qui le passent une idée d'égalité : l'anonymat des copies ne représente-t-il pas la meilleure garantie d'absence de discrimination ? Fille ou garçon, Black, Blanc, Beur, tout cela disparaît aux évaluations de l'écrit : la note attribuée a la même valeur quelle que soit l'origine géographique, ethnique, familiale ou sociale du candidat.

L'objectif, défini par le gouvernement en… 1985 (!), était que le diplôme du baccalauréat concerne 80% d'une classe d'âge. Beaucoup décrié ... Lire la suite