Un outil puissant pour le raisonnement


Daniel Justens

En permettant de tirer d'une seule application une infinité de conclusions, le raisonnement par récurrence est l'une des grandes réussites de la mathématique. La construction de suites récurrentes permet la modélisation d'objets intéressants dans les applications et la résolution d'une gamme variée de problèmes.

Il y a plus d’un point commun entre les notions de récursivité et de récurrence. Il y a d’abord une origine linguistique commune. Le terme « récurrent » provient en ligne directe du latin recurrere qui signifie « revenir en courant », « revenir en arrière ». Historiquement, le raisonnement par récurrence remonte à Pascal (voir article Blaise Pascal à l'assaut de la récurrence), et peut-être même au mathématicien italien Francisco Maurolico (1495–1575) qui, dans son Arithmeticorum libre, énonce et applique le principe d’induction mathématique. Mais, c’est Poincaré qui en fut le promoteur dans les temps modernes, n’hésitant pas à considérer le raisonnement par récurrence comme « le raisonnement mathématique par excellence ».

 

La boucle est bouclée

Au sens courant (dictionnaire Hachette), la récurrence est le caractère de ce qui se répète. Le terme « récursivité » dérive de l’adjectif « récursif », qui est une translation linguistique de l’anglais recursive, lui-même construit sur le verbe latin recurrere. Pour les linguistes, le terme de récursivité relève de toute démarche pouvant être répétée un nombre infini de fois (dictionnaire Hachette). Il est surtout utilisé en informatique mais on le retrouve aussi en art, en biologie, en linguistique.

Si le terme « récurrence » se retrouve plutôt en mathématiques, les mathématiciens ne se privent cependant pas ... Lire la suite