Une jolie conjecture de Paul Erdős…


Fabien Aoustin

L’étude de la convergence de certaines séries constitue un classique de l’analyse (voir Suites et Séries, Bibliothèque Tangente 41, 2011). On peut par exemple démontrer assez facilement que la série harmonique, c’est-à-dire la somme des inverses des entiers naturels non nuls, diverge.

En 1737, Leonhard Euler a démontré, non sans astuce, que la somme des inverses des nombres premiers diverge aussi. Ce résultat a été redémontré par Paul Erdős via un très joli raisonnement par l’absurde en 1938.

C’est précisément Paul Erdős qui a poussé la réflexion un peu plus loin en se demandant ce que l’ensemble P des nombres premiers avait de si particulier dans cette histoire. Considérons donc un ensemble d’entiers naturels A ne contenant pas 1 et tel qu’aucun de ses éléments n’en divise un autre. C’est bien le cas de P ; vous trouverez facilement d’autres tels ensembles, finis ou non, vérifiant cette propriété. Paul Erdős a qualifié ces ensembles de primitifs et a démontré en 1935 que la somme    est toujours finie.

 

Mieux encore, toutes ces sommes sont majorées par une certaine constante absolue, indépendante du choix de l’ensemble primitif ! En 1988, de passage à Limoges (Haute-Vienne), Paul Erdős a même conjecturé que la plus grande de ces sommes était en fait celle obtenue avec l’ensemble P des nombres premiers.

 

 

Des avancées majeures sur les ensembles primitifs

 

Dès 1991, quelques résultats allant dans le sens de la conjecture d’Erdős (voir ci-dessus) ont été établis. C’est ainsi que ... Lire la suite gratuitement