Partage sans omelette
Dans sa Nouvelle Arithmétique appliquée au commerce et à la marine (Aubanel, 1844) entièrement écrite en vers, Pierre-Léon Chavignaud propose le problème de partage suivant :
Un jour, le cuisinier d’un puissant personnage
Afin de contenter trois filles du village,
Qui demandaient des œufs, leur dit en les voyant :
Je vais donner tous ceux que j’ai dans le moment.
Il donne la moitié d’abord à la première
Plus la moitié d’un œuf, par faveur singulière ;
À la seconde il offre aussi du meilleur cœur,
La moitié qui lui reste, avec même faveur
De la moitié d’un œuf dont la fille s’empare ;
Enfin continuant son partage bizarre,
Il donne à la troisième avec même amitié,
De son troisième reste encore l’humble moitié,
Plus la moitié d’un œuf : il eut donc l’avantage
De tout distribuer. Dans cet heureux partage
Qui paraît singulier, combien en avait-il
Et comment a-t-il eu l’esprit assez subtil,
Pour donner des moitiés à chaque jeune fille
Sans en casser un seul, ni s’échauffer la bile ?
La solution est donnée en alexandrins elle aussi :
Cet homme avait sept œufs : à la première fois.
Il donne la moitié ; dès lors je m’aperçois
Que c’est trois et demi, plus la moitié d’un autre
C’est donc quatre en un mot. À notre bon apôtre,
Il n’en reste que trois, et selon son espoir,
La seconde en a deux car cet heureux avoir.
Égale un et ...
Lire la suite gratuitement