Des romans autour des maths

Edouard Thomas



Le théorème de Kropst

Emmanuel Arnaud
Editions Métailié
2012
144 pages
14 €

 Nous sommes en 1917, dans les premiers mois de la Première Guerre mondiale. Brillant mathématicien, Alexandre Roitelet sait faire parler les chiffres comme personne. Il se trouve affecté au Bureau des calculs, où il dirige une petite unité de statisticiens qui cherchent à établir une mystérieuse « formule secrète » qui donnerait la victoire aux Alliés. Planification, prévision, feuilles de route, ordres de réquisition, bons de commande, billets de logement, logistique, mouvements de l’intendance, organisation des services sanitaires, topographie des lieux, ordres de marche… Toutes les données disponibles sont passées à la moulinette du colonel Roitelet, dont les prévisions se révèlent à chaque fois aussi précises qu’exactes. Sauf que…

Sauf que l’état-major général n’entend pas se plier aux « prophéties d’un hurluberlu ». Dès lors, son travail va être anéanti : ses données vont être trafiquées, ses rapports enterrés, son équipe infiltrée, sa carrière stoppée et sa vie même menacée. Bienvenue dans les horreurs d’une guerre, où règnent en maîtres absolus le cynisme, la corruption, les intérêts personnels, la trahison, l’incurie et la folie d’une poignée d’hommes hauts placés. De manière crue, avec force détail, ’auteur décrit les situations les plus abjectes, et également les développements mathématiques ardus (cryptographie, calcul des conditions de la victoire…). Belle performance.



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