Georges Méliès aurait-il pu découvrir le cinéma 3D ?


Daniel Justens

L'illusionniste et réalisateur français Georges Méliès (1861-1938) est bien connu pour ses films fantasmagoriques et poétiques, souvent vus aujourd'hui comme désuets.

Les centaines de courts métrages qu’il a réalisés et produits sont en cours de restauration. Des recherches exhaustives sont faites dans les cinémathèques du monde entier afin de récupérer un maximum de matériel. En effet, le cinéaste, dans un moment de désespoir suite à sa ruine, avait lui-même mis le feu à des monceaux de pellicules, détruisant ainsi une grande partie de son œuvre.

Le succès de Méliès avait cependant été mondial. Pour assurer la diffusion de ses productions aux États-Unis, il y avait envoyé son frère Gaston. Des problèmes de brevets, de droits de douane l’avaient alors conduit à envoyer directement des négatifs dans le Nouveau Monde, à charge de son frère d’en tirer de multiples copies. Certains de ces négatifs américains ont été miraculeusement retrouvés ! Nous voilà donc, pour certaines prises de vue, avec deux négatifs identiques. « Identiques » ? Pas totalement. Méliès avait tout simplement couplé deux caméras pour opérer ses prises, filmant ainsi deux points de vue légèrement différents. Tout était mis en place pour la création de véritables films 3D ! L’inventeur des premiers effets spéciaux aurait peut-être pu ajouter une nouvelle découverte à la longue liste de ses trouvailles…