Arithmétique et géométrie, les deux branches traditionnelles des mathématiques élémentaires, se rejoignent dans les nomogrammes. Mais que désigne ce terme, que l’on devine construit sur le grec ? À quoi servent-ils et comment sont-ils conçus ?

Au cours de l’histoire, des mathématiciens ont imaginé des moyens géométriques ou mécaniques pour calculer plus rapidement. Depuis les abaques, les baguettes de Neper (voir l’article Mirifiques Logarithmes dans Tangente 196, 2020, ou le dossier « Les logarithmes » dans Tangente 177, 2017), les machines à calculer de Pascal ou Leibniz (voir notre dossier « Calculer plus vite », Tangente 184, 2018) jusqu’aux règles à calculs, de nombreuses méthodes ont été élaborées.

 

Des figures géométriques graduées

Les nomogrammes sont des figures géométriques graduées qui, moyennant une facile manipulation, comme tracer une droite entre deux points, donnent les résultats d’opérations arithmétiques ou permettent de résoudre une équation. Au cours du XIXe siècle, différents auteurs proposent des méthodes de résolution graphiques à l’aide de figures géométriques. 

Pour faciliter l’utilisation des nouvelles unités de mesures introduites par les révolutionnaires, le manufacturier français Louis Ézechiel de Pouchet (1748–1809), spécialisé dans la métrologie, a l’idée de créer en 1795 des tables graphiques reliant les différentes unités de mesure ; elles sont connues sous le nom d’abaques de Pouchet.

Dans un domaine plus mathématique, le mathématicien allemand August Ferdinand Möbius (1790–1868), très connu pour son célèbre ruban, construit en 1841 une famille de paraboles permettant de ... Lire la suite


références

• Description et usage de l’abaque ou compteur universel. Léon Lalanne, Dubochet, 1843.
•  Le calcul simplifié par les procédés mécaniques et graphiques. Maurice d’Ocagne, Gauthier-Villars, 1928.
•  Dossier « Abaques et nomogrammes ». Alain Busser et Dominique Tournès, IREM de La Réunion, 2014, disponible en ligne.