Blaise Pascal avait le don d’éclaircir bien des situations en les analysant de façon juste et précise, en pointant exactement les difficultés et en s’exprimant dans une langue on ne peut plus limpide. Ce fut le cas avec l’une des plus célèbres questions de probabilités : le problème des partis.

Il est souvent d’usage de dater la naissance des probabilités en 1654. Cette année-là, Blaise Pascal et Pierre de Fermat échangent de nombreux courriers relatifs à des questions liées aux jeux de hasard. Bien qu’il soit publié plus tard, c’est aussi à ce moment-là que Blaise Pascal écrit son Traité du triangle arithmétique avec quelques autres petits traitez sur la mesme matière (voir article « Les propriétés du triangle arithmétique »), dans lequel il expose les mêmes solutions. Le plus fameux de ces problèmes, dit « des partis », n’est en fait pas totalement nouveau. Plusieurs savants italiens, dont Luca Bartolomes Pacioli (vers 1447‒1517), Jérôme Cardan (1501‒1576) ou Niccolo Fontana, dit Tartaglia (1499‒1557), s’y sont déjà intéressés. Pierre de Fermat (vers 1601 ‒ 1665) en a proposé une solution assez calculatoire. Mais Blaise Pascal apporte une nouvelle vision, une « géométrie du hasard » dont la clarté frappe ses contemporains.

 

 

Une question à mille pistoles

 

Quel est donc ce problème des partis, proposé par Antoine Gombaud, chevalier de Méré, au déjà célèbre Blaise Pascal, alors âgé de 31 ans ? La situation met en prise deux joueurs, A et B, dans un jeu de pur hasard. Pensez par exemple à pile ou face, à la ... Lire la suite


références

La saga des grands moments mathématiques : l’émergence du calcul des probabilités. Tangente 193, 2020.
Pierre de Fermat, un savant hors normes. Tangente 163, 2015.
La théorie des jeux. Bibliothèque Tangente 46, 2013.
• Dossier « Les paris ». Tangente 136, 2010.