Des non-professionnels reconnus


Daniel Lignon

Qu’est-ce qu’un mathématicien amateur (ou une mathématicienne amatrice…) ? Pas facile d’en donner une définition d’autant plus que la notion a sans aucun doute évolué au fil du temps. Nous en donnerons néanmoins quelques exemples d’hier ou d’aujourd’hui.

On ne peut pas oublier que Pierre de Fermat a été surnommé le « prince des amateurs », entre autres par Eric Temple Bell dans son ouvrage Les grands mathématiciens publié en 1937, qualificatif qu’on a du mal à comprendre au vu de ses résultats. Et pourtant, c’était bien une personne qui aimait et « pratiquait » les mathématiques mais dont la profession n’était pas liée à cette discipline puisque Fermat a été principalement magistrat au parlement de Toulouse. Son activité scientifique et sa nombreuse correspondance avec les savants de l’époque sortaient totalement du cadre de sa fonction au parlement. 

 

Pierre de Fermat (début du XVIIe siècle-1665).

 

Les mathématiques, une occupation de privilégiés ?

Sans remonter à l’Antiquité, à partir du XIIIe siècle, peu de mathématiciens pouvaient être qualifiés de professionnels : le nombre d’enseignants à l’université était minime et il y avait encore moins de chercheurs ! De fait, pour s’intéresser aux mathématiques, il fallait exercer une profession laissant du temps libre, ce qui voulait dire que ces personnes, principalement des hommes, faisaient partie des privilégiés. Ou alors, il fallait appartenir à la noblesse ou, plus généralement, à l’aristocratie : ces statuts laissaient alors du ... Lire la suite

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