Karine Chemla, mathématicienne et sinologue


Norbert Verdier

Karine Chemla est une figure centrale de l’histoire des mathématiques en Chine, qu’elle a contribué à rendre accessible à un large public. Mathématicienne, historienne et traductrice à la fois, elle revient sur sa riche carrière et ses travaux.

Karine Chemla est historienne des mathématiques à l’université Paris-Cité et directrice de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), attachée au laboratoire SPHERE (Sciences, Philosophie, Histoire) en cette même université. Elle développe à l’heure actuelle un projet sur l’histoire du symbolisme mathématique à l’université d’Édimbourg. En 2025, elle a été élue académicienne de l’Académie des sciences dans la discipline « Histoire, philosophie et éthique des sciences ». Elle travaille sur les notions de démonstration, de preuve, de symbolisation mathématique, et sur la façon dont les mathématiques s’inscrivent dans des mondes extra-européens, notamment sinophones. 

 

Tangente : Pouvez-vous nous décrire succinctement votre parcours ?

Karine Chemla : J’ai étudié les mathématiques par passion pour ce domaine, achevant mon parcours à l’École normale supérieure de jeunes filles, en 1982. À la suggestion de la directrice de l’époque, Josiane Serre, fin 1979, j’avais déposé un projet pour obtenir une bourse de voyage lointain de la fondation Singer-Polignac, en proposant de me pencher sur les rapports entre science et culture et pour cela… d’aller en Chine. Ce choix de la Chine procédait de l’idée, convenue, selon laquelle la Chine ayant été isolée du reste du monde dans son histoire (quelle ... Lire la suite

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