Avec le développement de l’agriculture, il fallut des instruments utiles pour l’arpentage des parcelles cultivables, calculer les phénomènes saisonniers ou taxer justement les individus. Ainsi, les systèmes de numération virent le jour auprès de grandes civilisations : sumérienne et babylonienne (Mésopotamie, ancien Irak), ancienne Égypte…
Surgit alors une surprise : les os d’Ishango. Ces artéfacts archéologiques découverts dans l’ancien Congo belge (actuelle République démocratique du Congo) se présentent sous la forme de bâtons osseux d’une dizaine de centimètres de long avec un morceau de quartz fixé à une extrémité. Ils ont entre 20 000 et 35 000 ans et représentent probablement le premier calculateur de poche jamais connu. Selon le chercheur belge Jean de Heinzelin, les marques sur un des bâtons représentent une séquence de nombres premiers compris entre 10 et 20, ainsi que quelques séries de duplication (3–6, 4–8, 5–10…). On peut aussi penser que, pour réaliser ces tables d’opération, on employa, conjointement au système décimal, le système de numération à base 12 ou 60. Et si les heureux propriétaires paléolithiques de ces bâtons les avaient utilisés comme une sorte de règle à calcul primitive ?