L’éveil d’un intérêt pour l’histoire des savoirs


Karine Chemla

À la fin du XVIe siècle, la rencontre avec des savoirs et des pratiques venus d’Europe infléchit la manière dont les mathématiques sont perçues en Chine, à la fois d’un point de vue technique et d’un point de vue historique autour de deux grandes questions : comment faut-il les pratiquer et qui a les a inventées en premier ?

Sur un fond de continuité qui le singularise (voir l'article « Pourquoi s'intéresser à l'histoire des mathématiques en Chine ? »), l’avancement des sciences a connu en Chine une dynamique de même type que partout ailleurs : à supposer que les textes que nous avons conservés offrent un reflet fidèle des faits, on y note des périodes d’activité intense sur le plan scientifique, jalonnées par des innovations remarquables, et des périodes qui n’ont laissé que peu d’œuvres marquantes sur ce plan, voire même au cours desquelles des acquis scientifiques antérieurs paraissent être devenus lettre morte. C’est dans le contexte d’une de ces périodes, où nombre d’avancées scientifiques antérieures avaient été oubliées, que s’amorcèrent à la fin du XVIe siècle des relations scientifiques plus soutenues entre Chine et Europe, lesquelles devaient contribuer à la construction de ce que nous connaissons aujourd’hui sous les espèces de la « communauté scientifique internationale ». 

 

Peinture du XVIe siècle représentant un paysage avec un pont.

 

L’arrivée des jésuites en Chine…

L’introduction en Chine de sciences venues d’Europe, à partir de la fin du XVIe siècle et ce jusqu’à l’orée du XIXe siècle, est due pour l’essentiel à ... Lire la suite

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