La méthode la plus connue concernant les équations polynomiales est la source céleste (tian yuan), locution qui fait référence aux quatre entités agissantes du taoïsme : le ciel (tian), la terre (di), l’homme (ren) et les choses (wu) qui nomment quatre inconnues. Le mot yuan, utilisé pour désigner l’inconnue, qui signifie « source » ou « origine », est aussi le nom de l’intersection au centre des tables de jeu de Go. On sait que ces tables ont aussi servi à la divination, bien que nous ne disposions que de peu d’indices ou de détails sur l’usage.
Cette procédure est décrite et abondamment utilisée par Li Ye, dans son Miroir marin des mesures du cercle (Ceyuan Haijing, 1248) et son Développements de pièces [d’aires] à partir des anciennes [procédures] (Yigu Yanduan, 1259), ainsi que par Zhu Shijie dans Miroir précieux des quatre inconnues (Siyuan Yujian, 1303). C’est d’ailleurs ce dernier ouvrage qui a permis d’importer la méthode au Japon au cours du XVIIe siècle, où l’école chinoise d’algèbre est appelée tengen (graphie identique au chinois mais prononciation différente), en référence directe à la locution chinoise tian yuan.
Cette procédure, oubliée puis redécouverte par Mei Wending (1633-1721), deviendra l’emblème de mathématiques dites « traditionnelles » ou « chinoises », au point que ... Lire la suite
