Quand le diable s’invite


Fabrice Arnaud

Du 666 biblique au nombre de Belphégor, certains nombres font frissonner… et sourire les mathématiciens. Derrière ces objets « maudits », la créativité et l’ingéniosité des mathématiques récréatives se déchaînent, entre jeux de chiffres et curiosités diaboliques.

Les amusements mathématiques autour de nombres « symboliques » se révèlent souvent être une véritable porte d’entrée vers des domaines théoriques majeurs. Derrière leur apparente légèreté se cachent parfois des concepts d’une grande profondeur, mobilisant parfois les mêmes algorithmes, raisonnements et outils de calcul que ceux que l’on retrouve dans les recherches dites « plus sérieuses ». Sous des propriétés en apparence anecdotiques se dissimulent des structures mathématiques rigoureuses et élégantes, qui témoignent de l’universalité du langage mathématique. Et lorsqu’elles s’habillent de références à la culture populaire – du rock au cinéma d’horreur –, ces curiosités numériques deviennent le théâtre d’un dialogue inattendu entre science et imagination. Entre superstition, humour et rigueur scientifique, ces jeux de nombres rappellent que les mathématiques savent, elles aussi, cultiver le mystère… et parfois même, flirter avec le malin.

 

666 : le nombre de la bête

« Que celui qui a de l’intelligence compte le nombre de la bête ; car c’est un nombre d’homme, et ce nombre est six cent soixante-six. » Cet extrait de l’Apocalypse selon Jean (XIII, 18) attribue le nombre 666 à la bête, monstre associé à l’Antéchrist. On le retrouve aujourd’hui dans la culture populaire. En 1982, le groupe de musique métal Iron Maiden ... Lire la suite

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