Premier pas vers le concept de groupe


Anne Boyé

Joseph-Louis Lagrange s'est intéressé, dès 1770, à la résolution des équations polynomiales. Il voulait savoir pourquoi les équations de degré 3 et celles de degré 4 étaient résolubles par radicaux. Ce faisant, il s'est intéressé aux permutations sur les racines de ces équations.

 

En 1770, Lagrange présente un mémoire volumineux, qui sera lu dans le courant de l’année 1771 : Réflexions sur la résolution algébrique des équations. Voici ce qu’il écrit en introduction :

« À l’égard de la résolution des équations littérales, on n’est guère plus avancé qu’on ne l’était au temps de Cardan, qui le premier a publié celle des équations du troisième et du quatrième degré. […] Je me propose dans ce mémoire d’examiner les différentes méthodes que l’on a trouvées jusqu’à présent pour la résolution algébrique des équations, de les réduire à des principes généraux, et de faire voir a priori pourquoi ces méthodes réussissent pour le troisième et le quatrième degré, et sont en défaut pour les degrés ultérieurs. Cet examen aura un double avantage : d’un côté il servira à répandre une plus grande lumière sur les résolutions connues du troisième et du quatrième degré ; de l’autre il sera utile à ceux qui voudront s’occuper de la résolution des degrés supérieurs, en leur épargnant un grand nombre de pas et de tentatives inutiles. »

Il s’agit donc de comprendre les principes généraux qui régissent la résolution des équations de degré 2, 3 ou 4, pour voir s’ils peuvent s’appliquer à des équations de degré quelconque. ... Lire la suite


références

• œuvres, tome 3. Joseph-Louis Lagrange, Gauthier-Villars, 1868.
• Dossier La factorielle. Tangente 131, 2009.