Les structures quotients


Maxime de Ruelle

L'analyse fine de la structure interne des groupes finis est d'une redoutable difficulté. Que peut-on dire d'un groupe quelconque ? L'idée est de rechercher des sous-groupes, au sein de G, qui vont permettre de reconstituer G en entier. Pour ce faire, les structures quotients sont d'une efficacité imparable.

Comment classer les groupes, est-ce même possible, et selon quels critères ? Pour répondre à ces légitimes questions, il va déjà falloir les ausculter et en comprendre la mécanique interne. Munissons-nous donc de l’attirail et des outils de l’algébriste et considérons un groupe G quelconque, pas nécessairement fini, muni d’une loi qui n’a aucune raison d’être commutative et qui sera notée de façon multiplicative. Que voyons-nous immédiatement dans G ? Des éléments épars, que l’on peut décider de regrouper en sous-ensembles. Un sous-ensemble H de G peut lui-même être un groupe, à la condition nécessaire de contenir l’élément neutre e de la loi de composition. On dit que c’est un sous-groupe de G. Existe-t-il des relations particulières entre éléments de G, intérieurs et extérieurs à H ?

 

C’est la classe !

Concentrons-nous sur un élément a de G qui n’appartienne pas à H. Alors, pour tout élément h de H, le composé a.h n’appartient pas au sous-groupe H. En effet, raisonnons par l’absurde et supposons que a.h soit dans H. Il existe alors h’ dans H tel que a.h = h’. Comme H est lui-même un groupe, l’inverse h1 de h est aussi dans H, qui est par ailleurs stable pour la loi de composition ... Lire la suite


références

Abrégé d'histoire des mathématiques. Jean Dieudonné, Hermann, 1996.
• Dossier Joseph-Louis Lagrange. Tangente 151, 2013.