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Un premier roman markovien

Fabien Aoustin




« Une chaîne de Markov est un processus mathématique permettant de modéliser des scénarios futurs à partir de l’observation du présent. Ce processus ne prend pas en compte le passé ; il est dit sans mémoire. » Telle est la phrase placée en exergue du premier roman de Noham Selcer. Ces chaînes de Markov fascinent le jeune Ezra, professeur de mathématiques en classes préparatoires qui ne croit plus au système éducatif et finit par démissionner en cours d’année. C’est le moment où nait avec Ève, une collègue de lettres, une idylle qui laissera vite la place à la passion des corps avant de s’étioler. Parallèlement, le jeune héros se reconvertit en acceptant un poste de conseiller financier au service de la politique de François Hollande. Le roman suit ce couple unissant le fils de médecins juifs ashkénazes à la fille cadette d’une famille de la vieille noblesse de Besançon. Les chaînes de Markov s’invitent régulièrement dans cette chronique qui voit le couple se construire et se désagréger inéluctablement. Même si le titre du deuxième chapitre, 

peut impressionner le néophyte, le rôle moteur de ces chaînes de Markov n’apparaît qu’en filigrane sans être nécessaire à l’intrigue sans surprise mais épicée par une très jolie galerie de portraits et des passages fort bien vus qui révèlent le vif esprit d’observation de l’auteur. En bref, voilà un roman léger et plaisant, au ton à la fois cynique, désabusé et poétique qui se lit sourire en coin.



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