De Téhéran à Stanford : un itinéraire hors du commun


Fabrice Arnaud

Jeune femme brillante et passionnée, Maryam Mirzakhani a transformé sa curiosité en une carrière scientifique exceptionnelle. Son regard optimiste et sa persévérance ont changé la place des femmes dans un domaine longtemps dominé par les hommes. Sa vie, brève mais lumineuse, continue d’inspirer.

Le 13 août 2014, lors de la cérémonie d’ouverture du Congrès international des mathématiciens à Séoul, Maryam Mirzakhani reçoit la prestigieuse médaille Fields, en même temps que trois autres lauréats, dont le franco-brésilien, Artur Ávila. À 37 ans, elle devient la première femme à recevoir ce prix depuis sa création en 1936. « Cela a fait vibrer une corde sensible en moi, cela m’a touchée en plein coeur », déclare à cette occasion la mathématicienne australienne Nalini Joshi, émue par cet événement historique. Elle ajoute que c’était la première fois qu’une femme recevait cette distinction, prouvant sans équivoque qu’une mathématicienne peut être aussi brillante que les hommes les plus remarquables.

Mais au moment du congrès, Maryam est déjà malade. Atteinte d’un cancer du sein, elle craint même de ne pas pouvoir se rendre à Séoul. Avec beaucoup de courage – la communauté mathématique ne se doutant de rien – elle parvient à participer à l’événement, accompagnée de sa fille Anahita et de son mari, le mathématicien Jan Vondrák. Après une phase de rémission, en avril 2016, sa maladie s’aggrave. Elle suit alors un traitement expérimental à New York. Sans jamais se plaindre, continuant à travailler et à s’occuper de sa fille, elle lutte avec ... Lire la suite


références

- Les secrets de la surface : la vision mathématique de Maryam Mirzakhani, un film de George Csicsery, 2020.
- Maryam Mirzakhani, reine des surfaces abstraites, Thomas Lin, La recherche n°494, 2014.

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