Maryam Mirzakhani est également connue pour avoir obtenu, avec Alex Eskin et Amir Mohammadi, le théorème de la baguette magique, ainsi nommé car il a permis de résoudre d’un coup de nombreux problèmes jusque là inaccessibles. Pour l’expliquer, plongeons-nous d’abord dans les surfaces de translation. Le problème d’illumination en est une de ses nombreuses applications.

Toute carte géographique (du monde, d’un continent, d’un pays) est nécessairement une déformation de la réalité, puisque la terre est une sphère et que notre carte est sur un plan. Quand on regarde une carte de randonnée, les déformations ne viennent plus de la courbure de la terre, mais du relief ambiant. Les lignes de niveaux sont là pour indiquer cette déformation : quand on croise une ligne de niveau, on avance et on monte (ou descend) en même temps, la distance parcourue est (légèrement) plus élevée que si on avait marché à plat.

Les surfaces de translation, que nous allons définir, sont aussi décrites par des cartes (ou des patrons), mais à la différence de la Terre, elles sont plates. Une carte de la surface aussi grande que la surface elle-même (c’est-à-dire à l’échelle 1:1, donc un peu encombrant...) se collerait parfaitement à la surface, et en épouserait la forme sans se froisser ni se déchirer !

 

Le monde des surfaces de translation

Une surface de translation est un objet mathématique obtenu à partir d’un polygone dont les côtés sont identifiés deux à deux. « Identifiés » signifie que l’on ne fait plus la différence entre les deux côtés : ils ne forment plus qu’un ... Lire la suite

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