Une médaille révolutionnaire… pour la révolution iranienne


Fabrice Arnaud

Le 13 août 2014, Hassan Rouhani, président de la République islamique d’Iran entre 2013 et 2021, publie sur Twitter ses félicitations pour la médaille Fields de Maryam Mirzakhani, en ajoutant deux photos : l’une où elle porte le hijab, l’autre où elle apparaît tête nue.

En vertu de la loi iranienne, les femmes sont tenues de se couvrir de la tête aux pieds en public ; celles qui défient cette règle risquent d’être arrêtées. En 2011, par exemple, l’actrice Marzieh Vafamehr a été condamnée à un an de prison et à 90 coups de fouet pour être apparue sans voile dans un film australien. Le partage, par les autorités iraniennes, d’une photo de femme non voilée était alors sans précédent. De nombreux Iraniens ont félicité Hassan Rouhani pour ce tweet. L’un d’eux écrivait qu’il montrait que le président valorisait ainsi son cerveau plutôt que son hijab.

Cette médaille a également mis en lumière le système scolaire iranien et sa capacité à former des étudiants – garçons comme filles – d’un niveau remarquable, tout en révélant l’ampleur de la fuite des cerveaux. Plus de 70 % des médaillés aux Olympiades de mathématiques iraniennes poursuivent leurs études et leur carrière à l’étranger.

 

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